Un maigre feu crépite aux milieu du campement. Un feu muet, à moitié enterrée pour ne pas attirer l’attention. Face aux flammèches dansantes, Théa voit des souvenirs remonter à la surface.
« Elle. Amenez-la dans mon laboratoire. »
Théa était arrivée depuis des mois dans les profondeurs de Finbarr. Des mois à éviter les humeurs de Fehler, des mois à éviter de croiser le regard d’Ehrgeiza. L’ordre de Merilliz Von Stiershaus surprit Romak, le terrible contremaitre des esclaves, qui garde cependant pour lui que cette muette, cette gamine maigrichonne ne vaut même pas la nourriture qu’on lui donne.
Merilliz von Stiershaus se montre gentil au premier abord avant de révéler son vrai visage.
« Alors tu es muette à ce qu’on m’a dit. J’envie tes parents. Vois-tu, je suis las d’entendre ma fille geindre et mon fils passer ses nerfs pour un oui ou un non… Mais bon, il faut laisser nos enfants grandir librement, n’est-ce pas ? Oh, ne fais pas cette tête, je te prie. A moins que ce ne soit ta tête de tous les jours. Quel dommage. Comment donc pourrais-tu te faire apprécier avec une expression pareille ? Mets donc un sourire sur ton visage et regardes la table là-bas. Ton assiette est prête, régales-toi. J’espère que tu n’as pas déjà perdu le sens du goût et de l’odorat, tu raterais le plaisir de mon assaisonnement. »
Déjà de nature prudente, Théa connait le caractère versatile des membres de cette famille. Elle mange puisqu’il veut qu’elle le fasse, mais lentement, sans se départir de son attitude morne malgré la faim qui la tenaille et le goût savoureux de la viande. C’est qu’elle doit rester « invisible et impassible comme une roche ». C’était un précieux conseil que lui avait prodigué Domovoï, cette étrange petite créature bipède deux fois plus petite qu’elle. Domovoï savait disparaitre dans les murs dès que quelqu’un risquait de surprendre leurs conversations nocturnes. Celui qui a du pouvoir sur autrui n’attend que la première occasion de l’utiliser, disait-il.
« Interessant, avait commenté Merilliz Von Stierhaus en la regardant manger lentement. A ta place, tout le reste du bétail céderait à la joie d’un vrai repas et se goinfrerait comme un animal affamé. Ta promotion est méritée. »
L’homme révèle alors le reste de la pièce qu’il appelle son laboratoire en tirant un grand rideau de velours pourpre. Théa retient un haut le coeur en découvrant une jeune femme mutilée et sanglée à un grand panneau de bois maculée de son propre sang. Comment peut-elle encore être vivante alors qu’il lui manque trois membres et qu’elle n’est que plaies béantes ? Pendant ce temps, calme et soucieux de ne pas se tâcher, son bourreau enfile un tablier ciré pour protéger ses vêtements ainsi que des gants de cuir fin. Il s’approche d’un plan de travail sur lequel trône une large coutellerie parfaitement alignée ainsi les morceaux manquants de la martyre. Il tique brièvement en constatant qu’il n’a pas découpé le mollet aussi proprement que les bras. Merilliz se tourne vers sa victime dont les yeux exorbités indiquent qu’elle a cédé à la folie.
« Oh, tu pleures. Shhh… N’essaie pas de parler. L’anesthésiant de mon cru que je t’ai fait boire doit être en train de cesser faire effet, c’est ça ? »
Le fait que les larmes fussent alors accompagnées de râles rauques déplut visiblement à Merilliz.
« Tes services ne sont plus requis. J’ai fini de récolter tout ce que tu pouvais m’apprendre. Ne sois pas triste, tu n’es pas responsable de tes limites. J’espérais sincèrement que nous pourrions continuer ensemble. Je suis déçu. Remarques, je ne suis pas le seul. Ma jeune invitée n’a pas aimé ta viande. Là, c’est bientôt terminé. »
Il enfonce une longue et fine aiguille d’adamantium sous l’oreille de sa malheureuse cobaye. Ses yeux se révulsent et sa tête retombe pour ne plus bouger. Merriliz repose l’aiguille sur sa table de travail et se défait de ses gants en regardant Théa qui se décompose.
« C’est tout de même plus propre qu’un grand coup sur le museau, non ? »
Quand elle est ramenée au milieu des esclaves, Théa s’écarte pour presser son pouce dans son palais pour se faire vomir. C’est ce jour-là qu’elle fait vraiment la connaissance de Svetna, la « préférée » des gardes de cette section des mines. La blonde l’aide à dégurgiter en plaquant sa main sur son front. « Voilà, du calme, c’est fini. » dit Svetna quand Théa n’a plus de bile à cracher. Elle est surprise en entendant celle qu’elle croit alors être une fillette murmurer en tremblant « Il m’a dit de ne pas le décevoir ». A partir de ce jour, Svetna ne l’abandonnera jamais et ne trahira jamais ce qu’elle sait d’elle.
Un courant d’air frais ramène Théa à l’instant présent. Au dessus d’elle, le ciel étoilé parait féérique mais la réalité sur la terre ferme était tout autre. Théa alimente le feu machinalement avec l’envie de prendre de la braise à mains nues. Une partie d’elle est restée là-bas, sur ce pont et son trou béant.
Que se passait-il ? A quel moment est-elle devenue la traitresse que décrit Seckett ? Le skaven qui avait gardé le silence depuis que Yobar avait décidé qu’on ne laisserait pas Théa partir seule avec les minotaures est maintenant dans un état proche de la transe. La paladine met d’abord ça sur le ressentiment de la mort de Lazilia. En tant normal, Seckett était assez dur à suivre et ses raisonnements souvent édifiants. Mais là, le ressentiment céde la place à la colère et la colère céde la place à des accusations on ne peut plus claires : Théa leur avait craché dessus. Théa mettait en péril l’expédition. Théa leur faisait perdre un temps précieux. La paladine se tait car elle sait qu’elle n’arrivera pas à le raisonner, que c’est une entreprise perdue d’avance étant donné qu’en en temps normal, le skaven balaye déjà tout avis divergent au sien. Seckett - le brave Seckett - avait gardé le silence trop longtemps pour ne pas exploser maintenant dans un flot de reproches vociférés, un raz de marée fait de tentes abandonnées dans la plaine, de doigt d’honneur et de guilde trahie. La mise à mort d’un coup de griffes sanglant d’un des minotaures ennemis et inconscient n’avait visiblement pas suffit à soulager le skaven. En comprenant qu’ils étaient en train de perdre la confiance durement gagnée auprès de leurs alliés minotaures, Théa approche à toute vitesse pour soigner un autre des adversaires inconscient. Au diable la menace scandée par Seckett lui interdisant d’approcher sinon il en tuerait un autre ! Pour elle, chaque seconde qui passe risque de voir un minotaure de plus rejoindre son créateur et jamais elle ne laisserait la peur la paralyser.
Une flèche déchire l’air quand Seckett s’élance.
Il faut deux potions pour que le skaven reprenne conscience un plus tard. S’il est plus calme maintenant, ses propos n’ont guère changé. Depuis la mort de Lazilia, une chape de plomb est tombée sur eux. Théa devine les reproches, certains muets et d'autres exprimés sans détour comme Zograt savait le faire. De quel droit leur désarroi à eux serait plus juste que le sien à elle ? De quel droit la rende-t-il responsable de la perte de la courageuse tieffeline ? A cet instant, la colère de Théa l’empêche d’envisager qu’ils se reprochent peut-être de ne pas avoir été devant sur ce maudit pont et non elle deux. N’en pouvant plus, elle les accuse d’hypocrisie. Quand Allon-Diel avait quitté le groupe pour plonger dans une forêt en feu, il n’avait pas subi pareil vindicte alors qu’il s’en était fallu de peu qu’il ne revienne pas, tuant ainsi la progression en terre inconnue du groupe. De même, Seckett abandonnerait sur le champ cette expédition pour secourir le jovial Lucéron si celui-ci courrait un danger de mort imminent.
Le silence. Ils ne lui concèderaient même pas ces évidences. Pire, il semble à Théa qu’ils donnent raison à Seckett. La tête basse, l'halfeline au physique de fillette humaine s’écarte de cette sinistrose ambiante et franchit d’un bond leste le trou béant du pont. Elle rejoint la dépouille de Lazilia et soulève d’un main tremblante le linceuil improvisé de Malek. De la chair, du sang, des lambeaux de peaux et des os à nu. Elle sent le sourire moqueur de Merilliz Von Stierhauss par dessus son épaule. Elle a été trop longtemps son cobaye, son jouet résilient, son bétail muet, pour ne pas savoir ce qu’il dirait devant ce qu’il reste de Lazilia. Travail d’amateur. Un grand coup sur le museau aurait été plus propre. Théa garde la machoire serrée.
La paladine dépose sur Lazilia sa propre carte de guilde ainsi que la figurine de tour sculptée par Zograt. Toujours à genoux, elle prononce le nom de Valppauden qui quitte son fourreau pour se placer dans ses mains. Elle passe le fil de l’épée dans sa paume pour faire couler son sang. Des semaines plus tôt, elle a prononcé par dix fois un serment de vengeance, prenant Ragathiel à témoin qu’elle tuerait Merilliz et sa descendance mais aussi Romak et ses sbires ainsi que leur pourvoyeur d’esclaves. Ce faisant, elle avait abandonné toute chance de retrouver un jour une vie paisible. Cette perspective utopique allait devoir disparaitre plus encore car sa liste macabre est aujourd’hui complétée d’un nouveau nom : la matriarche Von Gesperht. Si Théa ne la connait pas elle-même, ce qu’en avait dit Lazilia avait suffit a en dressé un tableau révoltant.
La pourriture qui ronge le Vinland avait stoppé net la marche vengeresse de la tieffeline. Lazilia n’aurait pas abandonnée, Théa ne le fera pas davantage.
Alors qu’elle s’apprête, sans un regard en arrière, à continuer vers ce lac dont a émané l’étrange appel à l’aide que les dieux lui ont montré en songe, Malek la rejoint. Bannor avait raison !
Tu peux compter sur le géant vert, lui avait-il dit, il a l’estomac solide et pas parce qu’il boit comme un trou.
Avec lui à ses cotés, nul doute qu’elle pourra sauver cette créature en détresse. Malek est le genre d’homme capable de sortir d’un brasier, ignorant les brûlures de son armure encore fumante et portant le corps inconscient d’un compagnon d’arme. Nouvelle désillusion. S’il l’a rejoint, c’était pour qu’elle reparte avec eux, pas pour l’accompagner dans sa mission de sauvetage. Quelle idiote. Avait-elle rêvé en l’entendant dire qu’il fallait donner un sens à la mort de Lazilia ? Théa baisse la tête de dépit. Il avait fallu des semaines pour enfin gagner, contre toute attente, l’aide annoncée de Seckett dans sa vendetta contre les esclavagistes mais un seul combat pour perdre l’affection du skaven, terrible pourvoyeur de mort.
A défaut de l’aider, Malek faisait en cet instant au moins attention à elle. Plus de remarque assassine, plus d’exhortation à « arrêter le théâtre ». Il lui parle d’une voix calme et bienveillante en s’appliquant à faire appel à son bon sens.
Elle rejoint un peu plus tard les autres en silence. Le calme est revenu mais elle perçoit un changement presque imperceptible chez les minotaures. Ceux-ci sont regroupés et apparemment en proie à de profonds questionnements. Théa choisit de ne pas les déranger et réalise que Beaudacieux l’Innécrasable partage avec Yobar un trait de caractère similaire : l’humilité. Ils ont tout deux par certains aspects un rôle de chef mais se refusent à réellement commander en imposant leur décision. Le bienveillant Yobar rejoint Théa pour l’accueillir et l’interroger à nouveau sur sa vision. Comme toujours, le magicien s’applique à bien faire et a ménager toutes les susceptibilités. Théa lui répond car elle sait que bien qu’il n’est pas croyant lui-même, Yobar ne prononcerait jamais un mot de travers contre Erastil et Ragathiel, ni même aucun dieu d’ailleurs. La paladine met finalement un terme à la conversation quand Yobar lâche maladroitement qu’elle avait foncé tête baissée.
Se taire ? Oui, c’est ce qu’elle devait faire, c’est ce qu’on attendait d’elle. Quelle ironie d’avoir une voix aussi dissonante quand on est une halfeline, la race de l’expression libre par excellence.
Alors, tu es muette à ce qu’on m’a dit.Théa recule sa main des flammes et regarde la plaie laissée par son dernier serment. Le chemin sera long jusqu’à plonger son épée dans le coeur sombre de Merilliz Von Stierhaus. Elle répète en silence une litanie mentale de onze noms pour s’accrocher à un objectif et essayer - avec un succès relatif - de ne pas penser à la perte de Lazilia.
Et si… Et si elle allait trouver Beaudacieux ? Plus tôt dans la journée, le minotaure n’avait pas hésité à l’accompagner quand il devenu clair que Théa irait secourir cette mystérieuse créature en danger. Comme un seul homme, tous les minotaures avaient pareillement ramassés leur paquetage pour accompagner la paladine. Théa lâche un soupir en songeant à sa joie première de voir Yobar et les autres les rattraper rapidement sur le chemin, une joie de courte durée car accompagnée de reproches.
Qui définissait ce qui était bien ou mal ?
Qui définissait ce qui était important et ne l’était pas ?
Pourquoi se donner autant de mal pour des animaux sauvages mais ne pas sauver, sous l’injonction subtile des dieux, une créature aux abois ?
En quoi perdre trois jours à vomir tripes et boyaux était moins chronophage que de faire un détour d’une journée ?
Et cette guilde, ce mot supposé fédérateur… Théa ne partage leur point de vue, elle ne leur a jamais imposé de venir. Si elle doit déchirer sa carte d’aventurière pour qu'on arrête d'agiter ce mot vide de sens, elle peut le faire sur le champ. Après tout, cette guilde est quoi pour elle ?
Devant les flammes, Théa sent bien qu’elle fait preuve de mauvaise foi. La guilde les avait accueilli, Svetna et elle, sous l’impulsion de Bannor. Allon-Diel lui avait offert un arc, plusieurs d’entre eux l’avait entrainé au combat. Théa sait que Bannor voulait que la guilde ait un chef, qu’elle puisse être capable de faire front commun. Malek n’était pas le seul qu’il estimait capable d’être celui-là car il pensait aussi à Yobar. D’après le vieux guerrier acariâtre, le magicien pouvait être facilement accepté par les autorités de Poing-de-l’Empire. Moins par ce que c’est un humain que parce qu’il semble ne pas pouvoir faire de mal à une mouche alors que si la situation l’exige, il est capable de grands miracles magiques.
Cette carte d’aventurière n’était pour elle qu’un laisser-passer pour pouvoir circuler dans le Vinland mais envisager la guilde comme un motif de fierté, non, elle ne pouvait pas. Malgré la peur, les esclaves de Finbarr avait par nécessité developper une forme de solidarité. Si quelqu’un avait craché sur la guilde, c’était les esclavagistes en tuant Riku et Bannor. Leur mort n’avait pas davantage rassemblé les aventuriers dans un objectif commun comme l’avait montré la récente querelle entre Evrod et Strax.
L’orgueil, l’honneur, l’égo. Des ennemis plus grands que la véhémence de Théa et sa voix éraillée.
Théa regarde le regroupement des minotaures, installés à l’écart. Elle devine leurs conversations et leur interrogation à poursuivre cette expédition. Ils sont bien sûr motivés à libérer leurs frères de sang captif des géants du froid mais remettent certainement en cause leur collaboration avec le groupe d’aventuriers. Il ne faudrait sans doute pas grand chose que la paladine parvienne à les convaincre de l’accompagner - à nouveau - pour résoudre ce qui se passe au bord du lac. Mais non. Exacerber leur défiance grandissante envers les aventuriers de la guilde pour parvenir à ses fins lui parait déloyal.
Il lui reste une possibilité. Repartir sans l’aide de personne. L’idée seule lui fait imaginer leurs réactions en découvrant sa disparition. « Je vous l’avais bien dit, elle en a rien foutre de nous ». « Elle dit qu’elle a trente ans dans son corps d’enfant mais elle nous refait un caprice de gamine mal éduquée ». Mais à quoi bon ? Combien de temps faudrait-il à Allon-Diel, un pisteur sans égal, pour la retrouver en suivant ses empreintes ? Théa grimace puis réalise qu’elle n’est pas sans ressource. Il lui suffirait d’attendre le dernier tour de garde, celui où Yobar prépare ses sorts. Au lever du jour, Théa ne serait pas aveugle comme en pleine nuit. Pour semer Allon-Diel, elle a cette baguette pleine de cette magie effaçant les traces et l’odeur. Etre seule. Une solution pratique pour ne pas être déçue… ou ne décevoir personne. Des mots lui reviennent en mémoire, ceux de Malek quand il était venu la convaincre de rebrousser chemin avec eux.
« Tu n’y arriveras pas sans nous ».
Vous non plus, avait-elle pensé très fort sans que les mots puissent quitter sa gorge.
Elle avait soigné tant et plus de blessures depuis leur départ de Poing-de-l’Empire qu’il n’y avait guère de surprise à la considérer comme une prêtresse, une guérisseuse au lieu d’une paladine vengeresse. Comparé à Malek, Seckett, Allon-Diel et même feu Lazilia avec son arme improvisée, ses rares coups d’épée ne sont que des piqures d’insecte. Théa a le sentiment d’être une abeille égarée dans le Vinland, une abeille dont le bourdonnement n’était parvenu qu’à agacer son environnement.
Et alors ? Ses dix serments… non, ses onze serments de vengeance n’engagent qu’elle, finalement. Et si elle abandonnait ? Et si, au lieu d’avoir voulu répondre autant à l’appel d’Erastil que de Ragathiel, elle abandonnait cette entreprise vengeresse vouée à l’échec pour se consacrer à la seule obédience du vieux borgne ? Aider les minotaures a réparer leur communauté pourrait lui amener la paix qu’elle recherche sans le savoir.
Théa a alors un sentiment de honte à cette seule idée. Baisser les bras, être indigne de l’affection de Svetna qui l’a aidé à survivre durant ces années d’esclavage. Non… Seckett a sans doute raison, Théa est une traitresse. Et qu’avait-elle eu besoin de refuser son sort quand la mort est partout autour d’elle ?
Sans même songer à Bannor qui était mort de l’avoir secouru, il y’avait de quoi faire un conte de fée amer qui n’aurait pas déplu à Domovoï. Par trois fois, elle aurait pu gagner un formidable allié et par trois fois, elle avait failli à son devoir.
Nago d’abord.
Lazilia maintenant.
Et quelque part là-bas, surement morte maintenant à l’heure qu’il est, une créature qui avait appelé en vain son aide.